Thème :
Ce roman qui présente la genèse et l'aboutissement d'un amour hors du commun est rédigé sous la forme d'une correspondance à sens unique, mais quelques éléments de réponse sont mentionnés en rappel ou citations. Il montre l'évolution de la relation amoureuse de l'auteure de cette "correspondance", et sa lente et douloureuse prise de conscience sur une réalité pas si rare que cela, hélas. L'essentiel du travail rédactionnel, outre la saisie, a été le respect de la chronologie et de l'enchainement des faits, de leur cohérence, de l'évolution du drame et de sa conclusion.
Méthode :
Je n'ai pas créé de personnages : par discrétion, les noms et prénoms sont désignés par initiales ou liens, ni de lieux. Certaines situations sont fictives pour la cohérence de l'intrigue. Cependant, les évènements - lieux de vacances, faits professionnels, séjour en maison de convalescence etc. et les personnes évoquées dont beaucoup sont parties aujourd'hui (d'où mes larmes en le rédigeant), sont réels car je me suis basé sur des notes que je prenais quasiment au jour le jour (faits, lectures, sentiments, pensées, réactions etc. comme dans un journal intime tenu par une adolescente). Même une histoire d'amour a existé et j'ai aussi écouté et retenu des confidences. Je m'en suis servi pour bâtir ce drame et exprimer ce que je ressens sur les fausses situations, les amours impossibles, les rivalités, le qu'en dira-t-on, l'hypocrisie sociale, les médisances et calomnies, toutes ces apparences trompeuses dans un sens comme dans l'autre.
Sources :
Entre 1981 et 1985, je vivais à la Part-Dieu à Lyon avant de descendre dans le sud (Avignon) par mutation, donc j'allais souvent - notamment le weekend où mes enfants étaient chez leur papa -, faire des tours de vélo au parc de la Tête d'Or ou courir sur la piste prévue à cet effet, souvent avec ma soeur et ma belle-soeur. Quand j'avais le blues, je prenais ma voiture (c'était surtout le mardi soir car je les accompagnais chez leur mamie paternelle chaque semaine jusqu'au mercredi soir. Le retour était souvent difficile le mardi quand je n'allais pas bien, car je me sentais amputée de quelque chose en les laissant. Il m'est arrivé quelque fois de vouloir viser un platane et d'être victime d'un accident, et puis, au dernier moment, je visualisais mes enfants devant l'arbre et cet "électrochoc virtuel" me calmait aussitôt. Je rentrais ensuite chez moi apaisée pour écouter de la musique (Santi Latora, Mireille Mathieu, Francis Lai, Michel Legrand, Richard Clayderman, musiques d'orgue électronique - je ne les ai pas toutes citées dans le roman).
L'écoute de la musique avait ce pouvoir de me faire pleurer : je lavais ainsi tous mes chagrins, mes déceptions, mes angoisses sur l'avenir, et cette "lessive" me permettait de profiter d'un sommeil réparateur. Le lendemain, habillée et maquillée avec soin, je me rendais à mon travail comme si je n'avais été victime que d'un orage, devenu un mauvais souvenir. Et puis j'étais contente le soir même en quittant le bureau d'aller chercher mes enfants chez leur grand-mère paternelle. Si je devais écrire un roman autobiographique, il me faudrait des années et il comporterait plusieurs tomes !
Dans le présent roman, j'ai utilisé toutes mes notes prises entre 1981 (séparation) et 1985 (mutation) pour que mon récit soit cohérent. On peut dire que je suis le personnage-clé qui a écrit toutes ces lettres en passant, à plusieurs reprises, de l'affection et la tendresse à l'amertume et la colère, de la joie au chagrin, de l'espoir au désespoir, de l'humour au sarcasme.
Conclusion :
Je crois que beaucoup de personnes peuvent se reconnaître dans les états d'âme de mon héroïne. Le roman peut choquer des "femmes vertueuses" ou qui croient l'être (!), des femmes maladivement jalouses, et peut-être aussi des hommes qui seraient capables de penser que jamais ils n'auraient adopté ce comportement, celui du personnage qui reçoit les courriers : l'amoureux TRANSI ET INDÉCIS... Il faut avoir vécu la situation ou avoir soutenu une personne (homme ou femme) qui l'aurait vécue pour pouvoir s'identifier aux deux amants qui s'aiment à la folie. Je n'en dis pas plus, sinon il n'y aurait plus de mystère.