Vaste sujet que voilà, surtout en ce qui concerne chaque individu si l'on tient compte de la personnalité, de l'éducation, des coutumes et traditions, du "moi profond".
Quelle attitude ai-je à avoir vis-à-vis de moi-même ? La vie vaut-elle d'être vécue ? Dans quelles conditions puis-je disposer de ma vie ?
Toutes ces questions soulèvent aussi les problèmes suivants : Le sacrifice et le suicide.
Valeur de la vie humaine
La vie humaine revêt une valeur particulière car elle est la condition la plus importante (sine qua non) de tout autre problème.
La vie est plus importante que la santé, la richesse, le plaisir etc. La vie serait donc la PREMIÈRE valeur qui fonderait toutes les autres. Pour les pacifistes : il vaut mieux VIVRE que se faire tuer en héros. Mais il y a aussi une contradiction car nous admirons également celui qui SE SACRIFIE.
Cette contradiction soulève un raisonnement particulier :
Si la vie est la première valeur qui conditionne les autres valeurs, alors il faut la sauver, mais conserve-t-elle sa valeur interne si les autres valeurs sont détruites ? La réponse est NON puisqu'elle est "au service" des autres valeurs. Donc pour sauver SA vie (physique, matérielle etc.), on perd la véritable valeur de LA vie. Il convient de distinguer deux niveaux :
- Vie animale : biologique, physique
- Vie humaine : conscience (sous toutes ses formes), appel à un dépassement de l'animal, la vie humaine refusant la vie animale.
Cette dernière juge la vie biologique, mais c'est la conscience morale qui donne de la valeur à la vie physique. Si la vie humaine est détruite, elle n'a plus de sens, plus de valeur.
La vie a une très grande valeur : elle ne doit pas être "gaspillée" car elle conditionne l'humanité, le dépassement. Cependant, elle n'est pas LA valeur suprême. Ce qui lui donne sa véritable valeur, c'est le fait qu'elle puisse être donnée, sacrifiée.
C'est quand l'homme est "capable" de sacrifice, de donner SA vie (pas prendre celle des autres !) que la vie trouve sa valeur parfaite, qu'elle trouve son accomplissement, qu'elle est rendue "sacrée".
On parle de vie "consacrée" quand on est "mort" pour autre chose : une vie consacrée à cette tâche par exemple et pas à une autre. [le sacré : "sacer" comme dans sacerdoce, ce qui est mis à part, réservé à Dieu - valeur absolue - "tabou"]
Le sacrifice est justifié par l'espérance fondamentale dans une valeur qui dépasse l'homme.
La vie n'est pas LA seule valeur, mais comme elle est la condition des autres, elle représente une grande valeur qu'il ne faut pas gaspiller ni risquer, avec laquelle il ne faut pas "jouer", et par conséquent finir par risquer la vie d'autrui qui vient au secours de l'étourderie par exemple, car à un certain degré, l'étourderie deviendrait coupable (alpinisme).
Nous sommes tous menacés par l'étourderie, par la "bêtise humaine" qui conduisent à risquer la vie (la nôtre et celle des autres). La vie est fragile, et nous n'avons pas le droit de la mettre en danger avec légèreté. Il convient d'être attentif, car l'oubli, l'étourderie peuvent être "impardonnables" dans le sens : lourds de conséquences.
Le suicide
Puisque la vie est porteuse de valeur, elle doit garder une certaine dignité. Ce sera l'objet du prochain article, en partie 2.