À l'âge de soixante ans, Georges Brassens nous quittait à Saint-Gély-du-Fesc (Hérault), le 29 octobre 1981. C'était bien jeune, et il avait encore tant à nous apporter ! Cependant, malgré sa disparition, Georges est toujours aussi présent dans nos vies - dans nos coeurs et dans nos esprits ! Cette belle et simple expression de l'art qu'est la chanson populaire l'aura immortalisé !
Trente ans après, qui ne le connaît pas ? Même les jeunes générations écoutent et apprécient ses chansons, les fredonnent, planchent même sur certaines paroles données en devoir de français par des professeurs qui admirent le poète qu'il était. Quelle belle reconnaissance !
Georges est né d'une mère italienne et d'un père - simple artisan du bâtiment. Enfant aimé et choyé, il a construit un espace de bonheur pour tous ceux qui ont accepté sa façon d'être et de s'exprimer. En effet, il se présentait comme "un poète mineur", "un faiseur de chansons", qui donne quelques minutes de bonheur à ceux qui l'aiment. Dans ses dires, il a même associé Jean Ferrat, lors d'un débat télévisé en 1969. Quelle modestie !
Georges Brassens affirmait : "Mes chansons sont à tout le monde, elles sont faites pour être chantées". Que de leçons à tirer de sa spontanéité, sans prétention et sans calcul ! Il avait du mal aussi à définir "son art". Poésie ? Musique ? Chant ? Pour lui, ces termes étaient encore insuffisants? Alors quel autre mot pour le définir ?
Son oeuvre - s'il l'on peut qualifier son mode d'expression ainsi -, se compose de 197 chansons écrites :
- 139 qu'il a interprétées,
- 30 posthumes chantées par son ami Jean Bertola,
- 11 composées pour d'autres chanteurs,
- 3 qui n'ont jamais été enregistrées,
- 14 textes qui n'ont pas reçu de musique.
Georges Brassens avait un grand sens de l'amitié. En s'adressant à Jean Ferrat, il lui disait qu' "Un ami, on le prend en entier". Tolérant - sans condescendance -, il respectait chez autrui tout ce qui faisait sa personnalité - ce que l'on aime comme son contraire ! Pour Georges, les gens changent au fil du temps et au gré des événements, mais la véritable amitié, elle, demeure ! Georges restait fidèle à ses amis, même quand il ne les voyait plus.
Georges Brassens admirait Victor Hugo, même s'il n'était pas toujours d'accord avec lui. Georges aimait son pays, la France, sans pour autant "se vouloir patriote" ! Son talent a franchi de nombreuses frontières : Espagne, Japon, Russie, partout où l'être humain se fiche du regard "des passants honnêtes" - respirant ainsi un "air de liberté" !
Alors, même si nous ne le voyons plus, continuons à lui être fidèles, en écoutant et fredonnant les inoubliables paroles de ses chansons.
d'après un texte de Yvon Huet - Vie nouvelle n° 164, août/septembre 2011.
Pour en savoir plus :
- Exposition Brassens ou la liberté, jusqu'au 21 août 2011 à Paris, à la Cité de laMmusique de La Villette.
- Le livre Brassens ou la liberté, aux éditions Dargaud, mars 2011 (39 €).
- Brassens, au bois de son coeur, 30 ans de chansons, éditions Didier Carpentier (29 €).
- Les amis de Brassens, avec Bruno Garnier : www.les-amis-de-brassens.fr