La responsabilité
Elle doit être différenciée de la culpabilité (La FAUTE = culpa, opposée à l'erreur)
1) Du point de vue moral : cela consiste à devoir répondre de quelque chose devant quelqu'un. Il faut étudier :
- l'idée de répondre à une question : aucun risque, connaissance.
- la signification de "répondre DE quelque chose DEVANT quelqu'un" : à qui dois-je répondre (avoir la foi, risque) ; Qui a le droit de me demander des comptes ?
Il faut dégager de la responsabilité deux idées :
- l'idée de SOLIDARITÉ : responsable car solidaire des autres
- l'idée de LIBERTÉ : vraiment responsable que si je suis libre (mais attention à la différence entre liberté et indépendance)
2) Du point de vue civil :
La responsabilité de type conventionnel : le responsable est "défini" à l'avance avec prévision des conséquences fâcheuses d'une activité, comme par exemple la construction d'une maison quand il faut indemniser les victimes (notion de solidarité). Il faut que quelqu'un le fasse donc il faut déterminer une personne qui saura qu'elle aura la responsabilité. L'entrepreneur sachant que c'est lui cherchera à éliminer les causes d'anomalies ou de malfaçons. Il devra s'assurer et répartir ce souci en solidarité dans ses prix de vente, et la communauté paiera.
La responsabilité morale et pénale incombe à l'ouvrier qui aura commis une faute et/ou une négligence dans l'exécution du cahier des charges, des consignes etc.
Dans ce cas, l'entrepreneur est responsable civilement, l'ouvrier est responsable pénalement.
La sanction
Elle doit être distinguée de la conséquence.
La conscience peut reconnaître la conséquence comme une sanction, mais elle n'en est pas une.
La sanction est un acte par lequel un comportement humain a été jugé et condamné :
- La punition pour un comportement condamnable
par opposition à
- La récompense pour un comportement juste.
Sanction -> Sanctus : idée de justice. Le Juste -> le Saint (Cf. Article précédent).
Dans la punition, la sanction, il y a une rupture entre le "sacré" et le "profane".
Dans l'idée de sanction, il y a un changement de "monde" : on passe de la nature et de la conséquence naturelle à la punition, donc à la "conséquence" d'ordre juridique.
La sanction est surajoutée, elle n'est pas forcément nécessaire. Il se peut même qu'elle ne soit pas appliquée !
1) Sanction morale
Est-ce que le remords peut constituer une sanction ? Ce serait la sanction morale par excellence : la condamnation que JE porte sur moi-même, et aussi la souffrance liée à cette "sanction" (Les affres du remords).
Mais elle n'est pas nécessaire, car chez certains individus, elle peut ne pas se produire !
2) Sanction de type religieux
Comme le "paradis et l'enfer". Le "paradis" serait la récompense pour les "bonnes" actions, et "l'enfer" serait la punition pour les "mauvaises" actions. MAIS cette conception n'a aucune valeur civilement : qui décide des "bonnes" et des "mauvaises" actions ? Quelles sont-elles et pour qui ?
Dans l'aspect religieux" : Le DIEU est celui qui JUGE. Il n'est pas le "grand distributeur" de récompenses ou de punitions.
Pour les croyants, le "paradis" est le prolongement d'une vie éclairée par la Lumière de Dieu, et l'enfer le prolongement d'une vie séparée de la Lumière de Dieu.
Il suffit qu'à la dernière seconde, l'homme mourant soit "éclairé" par la Lumière de Dieu, l'accepte et se repente pour qu'il soit "sauvé" de l'enfer.
Donc au moment de sa mort, une bifurcation en fonction de cette notion de repentir, se présente à l'homme : Mort -> "paradis" ou -> "enfer".
3) Sanction juridique et sociale
Dans toutes les sociétés, il existe un droit, un code qui prévoient des peines pour certains actes commis : le droit pénal et le droit civil qui règlent les rapports de concitoyens lorsqu'ils ont des différends entre eux : cela peut commencer par le civil et se terminer par le pénal après coup.
Dans le prochain article, il sera question de LA RAISON D'ÊTRE DES SANCTIONS;