Le parcours du "combattant" !
Si vous n'y connaissez rien, vous vous engagez dans une véritable bataille, pour ne pas dire guerre !
J'en ai fait l'expérience récemment. Je tairai le nom du constructeur pour ne pas être accusée "de porter atteinte à sa notoriété".
Cependant, les faits que je vais exposer ci-après sont édifiants :
- Plans dessinés en mars (année n-1) d'après un modèle personnalisé ayant fait l'objet d'un croquis établi par mes soins MAIS visite du terrain d'après des photographies que j'ai prises, sans aucun déplacement préalable in situ. Conséquences : maison située en contre-bas, mais un peu trop près du talus bordant la route.
- Conducteur de travaux qui devait se partager entre vingt-cinq maisons en construction disséminées sur plusieurs départements. Le mien était le plus éloigné. Conséquences : en travaillant cinq jours par semaine - en tenant compte des déplacements -, il ne pouvait se rendre sur certains chantiers qu'une fois par mois, et encore... Des artisans que j'ai rencontrés m'ont dit ne l'avoir jamais vu. Je les crois, car aucune réunion de chantier n'était programmée. Il venait selon "ses disponibilités" (sic !).
- Permis de construire obtenu début septembre (année n-1). En novembre, on me fait choisir les carrelages (du sol et des murs des sanitaires) ! Je m'en étonne, les travaux ne pouvant plus démarrer à cause de l'hiver et du terrain gelé etc... Commencement des travaux de fondations mi-mars de l'année suivante (soit plus d'un an après la signature du contrat de construction) avec la promesse - certes verbale que je peux qualifier maintenant de fallacieuse -, d'être livrée au cours du mois de novembre de la même année. Je calcule : huit mois, juste avant l'hiver : ça me va !
- Début prometteur puis... : le 25 juillet, fin de la prestation des plaquistes qui a été très bonne. Lorsque je lui demande quand il revient pour les peintures, il me répond que ce n'est pas lui qui a le marché. En fait, ces travaux n'était pas inclus dans mon contrat (je ne l'ai su que BIEN plus tard). Début septembre, personne ne se manifeste. Après SIX semaines d'interruption - je ne "savais" pas que les congés d'été, hors Education Nationale, duraient aussi longtemps ! - je me décide à téléphoner au constructeur qui m'apprend, ô miracle, que les travaux "vont" reprendre.
- Poursuite des travaux : électricité dont le câblage passe dans le sol avant l'intervention des carreleurs, pose des interrupteurs, des prises murales, etc.... et derniers travaux de plomberie (commencés courant juillet). Un bel automne s'annonce avec un temps magnifique au mois d'octobre, mais une seule journée de travail avec la pose de la zinguerie pour la collecte des eaux de pluie. J'appelle sans cesse le conducteur de travaux (messagerie saturée ! - j'ai su plus tard que tous les clients l'appelaient pour les mêmes raisons que moi). En désespoir de cause, j'appelle le constructeur en tombant sur la secrétaire "qui transmettra les messages", mais rien ne bouge.
- Les carreleurs (qui auraient dû avoir terminé leur prestation en octobre si elle avait commencé comme soit-disant prévu), n'interviennent que courant Novembre. Je profite de leur présence pour faire venir les peintres (facture à ma charge), pour les plafonds et la première couche sur les placoplâtres - ce sont eux qui m'ont dit que le travail des plaquistes était bien fait. Je n'apprends qu'au moment de la livraison que je n'avais pas le droit de faire intervenir un artisan personnel !
- Aucun accompagnement pendant toute la durée de la construction. Le pire est décrit ci-après :
1) Les peintres s'étonnent de l'absence d'électricité : je leur réponds ce que le fournisseur d'énergie m'avait dit, société avec qui j'avais signé un précontrat par l'intermédiaire du constructeur (les deux étant "partenaires"), à savoir que la pose des compteurs (pour les deux appartements) et la mise en route de l'électricité ne pouvaient avoir lieu qu'après l'obtention du document de conformité que je réclame donc à cor et à cri au constructeur. Je rappelle plusieurs fois le fournisseur d'énergie, mais c'est seulement la quatrième personne qui me pose LA QUESTION le 19 décembre - oui, oui, vous avez bien lu -, du raccordement avec ERDF. C'est quoi ça ? Nous sommes à quelques jours des vacances scolaires d'hiver et des Fêtes de fin d'année, et je passe les journées suivantes avec ERDF qui établit un devis. Ô surprise : comme il y a deux logements dans la maison (un au RDC, l'autre à l'étage), le coût du premier raccordement est abordable, mais le second, même en partant des mêmes fourreaux, de la même logette etc... est considéré comme une nouvelle viabilisation. Je refuse cette solution trop onéreuse (j'avais vidé mon compte bancaire pour payer les peintres) et accepte la pose d'un seul compteur, mais en triphasé.
2) Le façadier qui devait venir courant novembre, s'amène mi-décembre. Les échafaudages sont installés le lundi, mais la pose ne commence que le jeudi après-midi pour se terminer le samedi matin SOUS LA NEIGE !!! La livraison, pogrammée pour le 22 décembre, a lieu à 18 h 30, dans le noir, avec pour seul éclairage une lampe frontale. J'avais déjà versé des arrhes pour le déménagement. Or, la Société ayant été prévenue trop tard de ma demande de report à une date ultérieure, je les perdais. Donc j'ai accepté la livraison, en émettant - fort heureusement - toutes les réserves d'usage et en signalant les conditions de livraison (heure tardive, pas de lumière etc...).
3) Le terrassier, qui avait effectué les tranchées et l'installation des fourreaux, de la logette jusqu'à la maison, revient après la livraison, pour terminer ses liaisons, et, ô stupeur, rien, absolument rien ne sort de la maison. Il repart impuissant. Je téléphone en catastrophe au contructeur. Les propos sont houleux, vous vous en doutez, je menace de porter plainte en employant tous les termes juridiques que je connais pour l'impressionner. Finalement, courant janvier (année n+1), les carreleurs reviennent pour casser deux carreaux et mettre à jour les fourreaux (pour l'électricité et le téléphone). Explication : d'après eux, les maçons n'avaient pas dû les faire ressortir suffisamment. Du coup les plaquistes, ne les ayant soit-disant pas vus, les auraient obturés sans se rendre compte. Mais les électriciens dans tout cela : à aucun moment, ils ne se sont étonnés de cette anomalie ? Et le conducteur de travaux ? Ah, le conducteur de travaux, surchargé, submergé d'appels téléphoniques, passant son temps sur les routes à aller d'une maison à une autre dans plusieurs départements. Il n'avait rien remarqué non plus. Alors, moi, complètement ignorante en la matière... !
4) ERDF mandate une entreprise pour la pose au rez-de-chaussée d'un unique compteur en triphasé qui alimentera les deux logements. Les électriciens reviennent et travaillent toute une journée sur les deux tableaux électriques pour les mettre aux normes du triphasé. Nous avons enfin l'électricité, donc le chauffage le 26 janvier. Pendant tout un mois, on laisse sécher et se réchauffer la maison (entre-temps le déménagement, plus exactement le dépôt du mobilier et des cartons avait eu lieu). L'aménagement et l'installation du rez-de-chaussée s'effectue dans le courant du mois et le logement peut enfin être habité dès la dernière semaine du mois de Février ! L'étage s'est aménagé progressivement pour être définitivement habité deux mois plus tard.
Alors, toujours envie de faire construire ? Si oui, et si vous le pouvez financièrement, choisissez "DU CLEF EN MAIN".