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  • : Le blog de LucileG(43)
  • : Lecture et écriture : deux activités complémentaires qui permettent l'évasion et l'expression. L'objectif de ce blog est de faire connaître et de partager nos informations.
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  • Lucile Gauchers
  • Je me suis mise à l'écriture en Juillet 2008. Déjà parus aux éditions EDILIVRE : 
- À la lumière du pardon (2011)
- Destins - Au-delà des apparences (2012)
- Aimer à en perdre la raison (2015)
Ont suivi : En 2016 : Souffles de vies (éd. Abatos)  - La chanson de Karly (collectif LGO) - En 2017 : La dernière à rester et Piégé (auto-édition) - Déviances (éd. Abatos) - Tome 1 de l'album jeunesse : Les découvertes de Colin et de Coline (auto-édition). En mars 2018, le tome 2 : Les découvertes continuent avec Colin et Coline, et prochainement un petit recueil illustré de textes poétiques. Projets immédiats : terminer un roman commencé et les tomes 3 à 5 de l'album jeunesse. Autres projets  : deux romans (l'un en corrélation avec la Dernière à rester, l'autre une fiction historique en Haute-Loire, un troisième tiré d'une histoire). 
Grande lectrice de romans de société et de thrillers psychologiques, j'aime aussi la poésie et la musique.
  • Je me suis mise à l'écriture en Juillet 2008. Déjà parus aux éditions EDILIVRE : - À la lumière du pardon (2011) - Destins - Au-delà des apparences (2012) - Aimer à en perdre la raison (2015) Ont suivi : En 2016 : Souffles de vies (éd. Abatos) - La chanson de Karly (collectif LGO) - En 2017 : La dernière à rester et Piégé (auto-édition) - Déviances (éd. Abatos) - Tome 1 de l'album jeunesse : Les découvertes de Colin et de Coline (auto-édition). En mars 2018, le tome 2 : Les découvertes continuent avec Colin et Coline, et prochainement un petit recueil illustré de textes poétiques. Projets immédiats : terminer un roman commencé et les tomes 3 à 5 de l'album jeunesse. Autres projets : deux romans (l'un en corrélation avec la Dernière à rester, l'autre une fiction historique en Haute-Loire, un troisième tiré d'une histoire). Grande lectrice de romans de société et de thrillers psychologiques, j'aime aussi la poésie et la musique.

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21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 15:52

Le point de vue d'Abel Jules Maurice Lefranc (1863/1952), historien de la littérature française, procède de méthodes voisines pour aboutir à des conclusions radicalement différentes. Il avance avec véhémence le nom d'un autre probable auteur : William Stanley, sixième Comte de Derby. Pourquoi ? Parce que, s'il faut le savoir d'un Bacon pour écrire l'oeuvre de Shakespeare, il faut surtout les intérêts d'un grand seigneur pour lui donner sa couleur politique, pour faire d'elle un bréviaire de l'histoire élizabéthaine.

En outre, la raison de l'incognito est encore plus grande chez Derby, prétendant à la couronne ! L'origine de cette supposition est un fait réel : la passion que William Stanley vouait au théâtre. Il fut lui-même fort mêlé à la guerre des Troupes et entretint des rapports suivis avec les dramaturges. Un rapport secret de la police de la Reine Elizabeth nous apprend même qu'il était uniquement occupé à composer des pièces pour les comédiens, ce qui le détournait de ses préoccupations politiques. Ce rapport est la seule preuve directe que Stanley se soit jamais mêlé d'écrire. Il s'agit essentiellement pour Abel Lefranc de dresser le parallèle le plus étroit possible entre la vie du comte et les pièces du "faux" Shakespeare. Par exemple :contrarié dans ses fiançailles, Stanley aurait exprimé sa douleur dans "Vénus et Adonis" et dans "Le viol de Lucrèce". "Le songe d'une nuit d'été" retracerait le mariage du Comte avec Elizabeth de Vere etc. Il y parvient assez bien. Mais comment expliquer que, décédé en 1642, Derby ait abandonné le théâtre en 1615, l'année précise où l'abandonnait "le stratfordien" ?

Il faudrait donc en venir à d'autres dramaturges de l'époque : à Christopher Marlowe par exemple, dont l'américain Calvin Hoffman s'est fait le champion, et qui présente sur ses rivaux l'avantage d'avoir été un "véritable dramaturge". Une difficulté néanmoins surgit : si le Comte de Derby est mort "trop tard", Christopher est mort "trop tôt", l'histoire voulant qu'un voyou l'ait poignardé en 1593 ! C'est justement à partir de cette ténébreuse affaire que Hoffman s'autorise à échafauder une thèse des plus audacieuses : il ne voit dans l'ancien palefrenier du Globe qu'un paravent derrière lequel, protégé par toute une coterie, se cacherait un "faux mort". En effet, il est bizarre que la disparition de Marlowe coïncide avec l'apparition de Shakespeare en littérature. À cause d'athéisme, de blasphème, de satanisme et de dépravation, le jeune Christopher Marlowe était menacé et avait échappé aux foudres de la justice grâce à un ami bien placé. Mais le 29 mai 1593, une condamnation paraît imminente. Son ami fait simuler un meurtre et Marlowe disparaît ! Il quitte le pays un moment pour revenir poursuivre son oeuvre en la signant d'un faux nom.

Toutefois, tous ces parallèles, tous ces décryptages semblent puérils à une autre fonction de la critique anti-stratfordienne : au lieu de s'épuiser à chercher un Shakespeare, mieux vaudrait tenir son oeuvre pour collective. Ici encore, le mérite de la trouvaille semble revenir à Délia Bacon : ainsi Bacon n'aurait été qu'un acteur en chef présidant une tablée de secrétaires : Raleigh, Lord Buckhurst, Lord Paget, Le Comte d'Oxford.

En 1991, dans "Seven Shakespeare", Gilbert Slater allait remanier la liste et le commandement : Oxford passait en tête suivi de Bacon et de Raleigh, du Comte de Derby, de Marlowe, du Comte de Rutland et de Lady Pembroke (1561/1621).

Abel Chevalley (1868/1933), auteur de "La bête de Gévaudan", a aussi publié des études anglaises. Il avance que les textes groupés dans le Folio de 1923 émaneraient à la fois d'un groupe de seigneurs-poètes et d'une équipe de "poètes attaches", travaillant séparément, mais tous plus ou moins dépendants du "groupe". Et l'on retrouve les mêmes noms. Cependant, cette hypothèse apparaît tout à fait fantaisiste : comment, tramée par "trente mains", la moindre pièce de théâtre garderait-elle quelque unité ? Pourquoi, protégée par la Reine, la coterie se serait-elle choisi un "nom suspect" ? Nous voilà loin de la monotonie : "écrire toujours de même et composer de constante façon" dont se plaignaient "Les Sonnets" !

Le prochain article (suite 6) abordera la théorie de Jean Paris qui a enseigné la littérature aux Etats-Unis et l'histoire de l'art dans diverses universités.

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21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 10:04

3) QUI aurait bien pu se cacher sous le pseudonyme de Shakespeare ?

La silhouette semble assez précise : un contemporain né vers 1560 et mort probablement aux alentours de 1615 ? Un lettré de haute naissance ou éducation ? Mieux, un érudit sorti d'Oxford ou de Cambridge avec un bagage assez éclectique pour traiter du siège de Troie dans "Troïlus et Cressida" ; d'histoire romaine dans "Jules César", "Antoine et Cléopâtre" ; de droit dans "Le Marchand de Venise" ; de pathologie mentale dans "Macbeth" et "Le Roi Lear" ; de navigation dans "La Tempête" ; etc. Bref d'un homme d'expérience : grand voyageur, grand amant, au fait des intrigues de la Cour, en rapport avec la police et les chancelleries, mais qui, pour quelque motif : soit dignité sociale soit peur de poursuites, aurait choisi l'incognito !

Une douzaine de personnages répondaient déjà à ces conditions dont on fait autant de "Shakespeare" possibles :

- Francis Bacon qui rallie le plus de suffrages,

- Roger Manners, Comte de Rutland, cinquième du nom,

- William Stanley, Comte de Derby, sixième du nom,

- Henry Wriothesley, Comte de Southampton, troisième du nom,

- Edouard de Vere, Comte d'Oxford, dix-septième du nom,

- Christopher Marlowe,

- Etc. nous ne pouvons pas tous les citer, la liste étant bien trop longue !

C'est à l'américain Joseph Coleman Hart (1798/1855) que remonte en 1848 l'idée plaisante de "détrôner Shakespeare".

Huit ans plus tard, un article du "Putnam's Monthly" allait rendre à jamais célèbre, Miss Delia Bacon : selon elle, son illustre homonyme avait, en plus de ses travaux philosophiques, rédigé les pièces du barde ! À vrai dire - l'argumentation n'étant pas le fort de Miss Bacon qui devait finir dans un asile d'aliénés -, il s'agissait plutôt d'une intuition que d'une thèse !

En 1883, la controverse allait rebondir et on procéda à l'étude comparée des textes de Shakespeare et de Bacon. Le mérite en revient à Mrs. Henry Pott (1833/1915), qui, dans son édition des notes du philosophe devait dénombrer 4400 analogies avec le théâtre shakespearien !

En 1988, on pratiqua le décryptage. L'initiateur Ignatius Donnelly et ses disciples parvenaient finalement à déchiffrer sous les écrits de Shakespeare et de Bacon, des messages secrets établissant la suzeraineté de celui-ci sur celui-là.

De cette thèse baconienne, on peut choisir comme un bon exemple : "The mystery of William Shakespeare" du Juge Thomas E. Webb (1921/1903), dans lequel se conjuguent toutes ces recherches et ces trouvailles. Le Docteur Webb récuse l'authenticité du Folio de 1623. Il dit en effet qu'il faudrait distinguer entre l'acteur Shakespeare, "médiocre personnage" dont nous connaissons les faits et gestes, et le poète Shakespeare, pseudonyme de Francis Bacon, lequel aurait dû recourir à ce subterfuge pour raisons politiques, le théâtre étant incompatible avec la dignité d'administrateur. La preuve avancée ? un aveu qui serait paraît-il décisif :

"Pourquoi me faut-il toujours écrire de même

Et toujours composer de constante façon

Au point que chaque mot trahit presque mon nom

Et révèle son origine et mon emblème ?" (dans "Sonnets LXXVI)

La similitude des tournures dont usent le poète et le philosophe démontre aussi - paraît-il - leur identité.

Dans le prochain article, nous verrons l'analyse d'Abel Lefranc qui attribue la paternité du canon shakespearien à William Stanley, sixième Comte de Derby.

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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 14:44

1) Le statut de l'artiste dans l'Angleterre élizabéthaine.

Il différait à tel point du nôtre qu'on a peine à le concevoir. Pour la moyenne des contemporains, une pièce de théâtre, c'est d'abord un texte rédigé par un écrivain et interprété par tels comédiens plus ou moins célèbres.

Pour les foules du XVIè siècle encore proches des grandes oeuvres anonymes du Moyen-Âge, une pièce, c'est d'abord : un sujet, une intrigue, et il n'est pas sûr que l'Hamlet de Thomas Kyd (1558 - 1594) se distingue beaucoup de celui de Shakespeare !

De là par exemple les précisions naïves dont les titres s'encombrent.

De là encore l'absence de scrupules en matière de "propriété littéraire" : ces histoires étaient aussi communes que l'air du temps. N'importe qui peut piller l'oeuvre du voisin, ajouter, retrancher selon sa fantaisie, et l'on sait que, dans la guerre froide qu'ils se livrent, les théâtres n'hésitent pas à s'espionner les uns les autres, à se voler des mises en scène, des idées, des manuscrits !

Il est fort probable que l'indignation de Green, devant le "corbeau paré des plumes" d'autrui, n'était pas sans motif : plus d'un passage de Henry VI sent le plagiat de Marlowe ou Chapman, et les nombreux emprunts et rajouts qui grèvent "Macbeth", "Le Roi Lear" ou "Mesure pour Mesure" posent de nos jours, à la science shakespearienne, les plus redoutables problèmes d'édition, et par conséquent d'interprétation.

Cette quasi indifférence de l'authenticité tient d'ailleurs au public lui-même. Dans la hiérarchie théâtrale, l'auteur vient en dernier. C'est ainsi qu'il ne figure jamais dans les Livres de Comptes de la Maison Royale, qui se borne à indiquer la Compagnie, le comédien qui a perçu l'argent, et parfois, au hasard, le titre d'un drame ! On comprend, dans ces circonstances, que le moindre texte entraine d'interminables questions d'attribution, et que le doute à la longue s'étende à la personne même de l'écrivain. Cependant, du vivant de Shakespeare, plusieurs livres portant son nom avaient vu le jour en librairie, précédés parfois d'éditions anonymes :

- 1593 : "Vénus et Adonis"

- 1594 : "Le viol de Lucrèce"

- 1598 : "Peines d'amour perdues", "Richard II", "Richard III"

- 1599 : "Le premier Henry IV", "Le pèlerin passionné"

- 1600 : "Le marchand de Venise", "Le deuxième Henri IV", "Beaucoup de bruit pour rien",

"Le songe d'une nuit d'été"

- 1603 : "Hamlet"

- 1608 : Le Roi Lear"

- 1609 : "Troïlus et Cressida", Périclès" et "Les Sonnets".

À cette liste s'ajoutent, publiés soit durant la vie du poète, soit peu après sa mort mais sans mention de son identité : "Titus Andronicus", "Une mégère apprivoisée", "Henry V", "Othello", "Le troisième Henry IV". En outre, neuf pièces associées à Shakespeare, les unes imprimées de son temps, les autres écrites en collaboration, sont aujourd'hui ou perdues ou rejetées : "Locrine", "Sir John Oldcastle", "Thomas Lord Cromwell" etc.

D'autres enfin, pour n'avoir pas eu l'honneur de l'impression, n'en figurent pas moins sur les documents officiels de l'époque : "Comme il vous plaira", "Antoine et Cléopâtre", "La tempête", "Le conte d'hiver", "Othello", "César".

Une situation si confuse appelait des mesures : si l'on entendait préserver la mémoire du dramaturge, il fallait qu'un volume rassemblât les textes épars et rejetât l'ivraie ! Après des échecs, on aboutit au célèbre "Folio de 1623" groupant toutes les pièces qui composent l'oeuvre de Shakespeare : comédies, drames historiques, tragédies. Le volume comportait en outre des hommages de divers confrères. Artisans et collaborateurs du Folio s'accordent sur ce point capital : les 36 pièces présentées sont l'oeuvre de cet acteur-poète stratfordien qu'ils ont connu à Londres, à la belle période du Globe !

2) Or, qu'arriverait-il si d'aventure, ils mentaient ou s'ils étaient victimes d'une cabale ?

C'est à cette interrogation qu'en viennent certains critiques pour ôter à Shakespeare la paternité de son théâtre.

- Les documents sur lesquels se fondent les biographes seraient ou douteux ou susceptibles d'autres interprétations.

- Ou bien des falsifications auraient été accomplies à dessein de cacher l'identité du véritable auteur.

Entre ce que nous savons de l'homme et ce que nous savons de l'oeuvre, c'est peu dire qu'il y a un abîme, et il faut bien pour le franchir recourir à la mystique du génie !

Là, les "antistratfordiens" ont beau jeu de clamer qu'un "campagnard" dont on ignore s'il savait écrire, peut difficilement montrer une connaissance de l'étiquette aussi approfondie que dans "Peines d'amour perdues" ou rédiger dans "Henry V" des scènes en français ! Et comment disposerait-il, sans études suivies, du vocabulaire le plus nombreux et le plus divers de tous les temps ? Comment parlerait-il de Venise ou de Navarre, s'il n'y était allé ? À quels épisodes de sa "médiocre" vie se rattacheraient les grands thèmes tragiques de Hamlet ou de Coriolan ? Autant de mystères qui conduisent à croire que Shakespeare n'est qu'un "vulgaire masque", un prête-nom sous lequel, pour des raisons particulières qui varient, se serait dissimulé quelqu'un.

Dans le prochaine article, nous lirons des hypothèses sur l'identité plausible du véritable auteur qui se cacherait sous le patronyme de Shakespeare.

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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 09:58

Dès 1598, le jeune critique Francis Meres (1565 - 1647) avait salué la gloire naissante de William Shakespeare dans "Palladis Tamia". Il le place au même rang que Plaute, Ovide et Sénèque.

La même année, un bel esprit : le poète Richard Barnfield (1574 - 1620) exalte l'auteur de Lucrèce, tandis que le dramaturge John Marston (1576 - 1634) ridiculise un admirateur qui ne jure plus que par Romeo et Juliette ! John Weerer (?) dédie à Shakespeare un épigramme pour saluer sa "langue de miel".

En 1600, l'anthologiste John Bodenham (1559 - 1610) le classe parmi les meilleurs poètes de son temps. En 1601, sa collaboration est requise pour un recueil groupant les vers de John Marston, de George Chapman (1559 - 1634) et de Benjamin dit Ben Jonson (1572 - 1637) : "Le martyre de l'amour".

Dès l'avènement de Jacques I, la compagnie de théâtre de Lord Chamberlain devient Compagnie privée de sa Majesté. Ainsi donc, à cette époque, Shakespeare n'est pas seulement l'auteur que la critique encense, mais il appartient aussi au seul théâtre subventionné par la plus haute autorité de l'Etat.

Sur le plan privé, on notera en 1607 le décès de son frère Edmund, le mariage de sa fille Susanna avec John Hall, médecin à Stratford upon Avon. En 1608, il perd sa mère, en 1612 Gilbert et 1613 Richard, ses deux autres frères plus jeunes que lui.

De plus en plus, les activités de Shakespeare semblent s'éloigner des scènes de la capitale et le ramener en sa bonne ville, où le 28 octobre 1614, il signe un contrat réglant quelque clôture de terrains. À Londres, pourtant, son étoile ne polit pas ! Retiré à Stratford, peut-être depuis l'incendie du théâtre Le Globe en juin 1613, il marie sa fille Judith à Thomas Quiney le fils de son ancien "sollicitor".

Sa vie se vide d'évènements et d'oeuvres et ne tient plus pour nous qu'à deux dates : le 25 mars 1616, il paraphe son testament du fameux : "by me, William Shakespeare" léguant ses biens à ses enfants, quelques souvenirs à ses familiers, quelques shillings à ses collègues : James Burbage, John Heminges et Londell, ainsi qu'un malheureux lit : "the second best", à son épouse !

Un mois plus tard exactement, le registre paroissial porte mention de son enterrement. On en déduit qu'il avait dû trépasser deux jours plus tôt, le 23 avril 1616, le jour précis de son 53è anniversaire. Là s'arrêtent les faits et commence la spéculation.

Devant la pauvreté de ces informations et leur caractère assez mesquin, on a contesté l'identité de l'acteur dramaturge, et avancé que, hormis des citations comme celles de John Davies of Hereford ou de Francis Meres, dont la bonne foi aurait été une surprise, aucune preuve n'établit formellement que Shakespeare ait écrit les oeuvres qui lui sont attribuées.

D'où vient donc cette étonnante incertitude ?

Ce sera l'objet de la prochaine suite qui évoquera "Le statut de l'artiste dans l'Angleterre élizabéthaine".

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 16:23

Partie 2 - Qui était réellement William Shakespeare ?

Deux mois avant sa mort survenue le 3 septembre 1592, Robert Greene, poète anglais, écrivait un méchant libelle (pamphlet) : "Quatre liards d'esprit", et exhortait ses confrères à se défier des comédiens, notamment d' "un parvenu, corbeau paré de nos plumes, qui, par son coeur de tigre caché dans la peau d'un acteur, se croit aussi capable que les meilleurs d'entre nous de boursoufler un vers, et, vrai Jean à tout faire, se figure être le seul branle-scène (shake-scene) du pays".

L'invective vise un homme de théâtre, qui, comme un poète prétend écrire en vers. Quel vers ? Le seul cité sort du "Troisième Henry VI" : " O tiger's heart wrapped in a woman's hide" dont le folio de 1623 l'attribuait à un certain Shakespeare. Le calembour est-il intentionnel ? Ainsi la première mention du barde dans l'histoire s'entoure-t-elle déjà de mystère et d'ambiguïté !

Ce Shakespeare est né le 23 avril 1564 à Stratford on Avon in the Warwickshire. Son père John Shakspere (mort en 1601) épousa Mary Arden (catholique, morte en 1608). Ils eurent huit enfants dont plusieurs décédèrent enfants ou très jeunes. Des garçons, ce fut William qui vécut le plus longtemps. Sans doute les enfants furent-ils élevés dans la religion de leur mère. Rien n'assure que le jeune Shakespeare fréquenta la Grammar School ni qu'il fut apprenti-boucher, chantre chez les papistes ou garçon de taverne !

Il faut attendre 18 ans, jusqu'au 27 novembre 1582 pour découvrir une nouvelle trace de son existence. Il se serait marié avec une Anne Hathaway de 7 ou 8 ans son aînée. Mais, certains mystères demeurent sur la question de savoir dans quelle église Shakespeare se serait marié. En effet, les documents qui attestent de son mariage existent toujours mais les noms ne sont malheureusement pas orthographiés correctement. On retrouve ainsi dans un des registres disponibles deux entrées suspectes, la première datée du 27 Novembre et concernant « Wm Shaxpere et Annam Whateley de Temple Grafton », et la seconde datée du 28 Novembre au nom de « William Shagspeare et Anne Hathwey ». Par ailleurs, la fille du couple – Susanna – naquit six mois après, confirmant ainsi qu’Anne était effectivement enceinte lorsqu’elle s’est mariée. On ne pense pas que le mariage fut heureux avec une épouse plus âgée. "La Nuit des Rois" recommande l'inverse. "La mégère (apprivoisée)" veut qu'une demoiselle obéisse à son Seigneur-maître, et "La tempête", qu'elle se marie vierge.

Quand nous le retrouvons sept ans plus tard à Londres, il semble avoir acquis déjà assez de notoriété pour faire indiquer à ses confrères : "corbeau paré de nos plumes" ! (Robert Greene)

On sait peu de choses de ses débuts. Deux hypothèses sont avancées :

- Certains prétendent qu'il aurait quitté sa ville natale pour échapper au juge Thomas Lucy (le futur Sallow des "Joyeuses Commères de Windsor", persécuteur de Falstaff)

- Mais ses placements à Stratford rendent l'hypothèse peu probable. On le peint gravissant un à un les échelons de l'art dramatique : palefrenier, souffleur, acteur, adaptateur, et enfin poète.

Quels que soient ses débuts, en Février 1593, six mois après les injures de Greene, il publie son premier livre chez Richard Field : "Vénus et Adonis" dédié au Troisième Comte de Southampton, Baron de Titchfield. Le 9 mai 1594 chez le même éditeur sort un autre volume : "Le Viol de Lucrèce" dédié à la même personne.

La peste sévissant ferme les théâtres, vide Londres, et il est bien possible qu'à cette occasion, le Comte de Southampton ait accueilli son protégé au château de Titchfield pour y écrire la première pièce signée Shakespeare : "Peines d'amour perdu(es ?)" (Love's Labour's lost). Acteur ou auteur ? Ni sur son jeu ni sur ses rôles, nous ne sommes bien renseignés. Selon John Aubrey (1626 - 1697), érudit et écrivain anglais, surtout connu pour son recueil de courtes biographies (Brief lives) : "il jouait extrêmement bien". Mais Nicolas Rowe (1673 - 1718) qui a donné l'édition des oeuvres de Shakespeare, avoue : "tout ce que j'ai pu savoir, c'est que le sommet de sa carrière fut le rôle du spectre dans Hamlet".

Il déplore sa profession et compare les comédiens à des teinturiers : ce que ceux-ci ont sur les mains, eux l'ont sur l'âme ! La seule troupe où sa présence soit attestée est la fameuse compagnie de James Burbage, patronnée par Lord Chamberlain. Les 26 et 27 décembre 1594, son nom figure dans les comptes de la Maison Royale, pour des représentations données devant la Cour. Il s'y retrouvera d eloin en loin jusqu'à sa retraite.

Deux mois après la mort de son fils Hamnet le 10 octobre 1596, frère jumeau de Judith, nés en 1985, le grand-père le vieux John Shakespeare reçoit enfin licence de porter armoiries avec la devise : "non sans droit". La fortune du fils explique peut-être l'ascension du père. En mai 1597, l'achat d'une somptueuse demeure New Place, consacre en William un propriétaire prévoyant. Les années passent, les biens s'arrondissent. Il achète des actions, un domaine à Stratford-upon-Avon, les dîmes de quatre paroisses, encore des actions et même un immeuble en 1613.. Tout ce qu'il amasse, il le transforme en biens fonciers. La richesse l'obnubile au point de trainer en justice un quidam qui lui doit six livres et un apothicaire qui lui doit 35 shillings ! La mort de son père en 1601 ne trouble guère sa carrière.

La suite à venir en partie 3.

Je sais que nous trouvons tout ce que nous voulons sur internet à l'heure actuelle. Cet exposé date de la fin des années 1960, j'étais encore au lycée et les recherches n'étaient pas aussi aisées et précises. Je me rendais beaucoup à la bibliothèque. Merci de votre indulgence.

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 21:58

Je vous avais promis de publier un exposé sur William Shakespeare qui date des années de lycée (donc de la fin des années 60). Je ne me souviens plus d'où j'avais copié les informations que je vais vous livrer ici. À l'époque, je n'avais pas pensé à relever "mes sources". Vous voudrez bien m'en excuser. Cet exposé sera publié en plusieurs "épisodes" compte tenu de sa longueur.

Partie 1 - L'Angleterre au moment où Shakespeare entre en scène

Elizabeth règne depuis six ans quand William Shakespeare, dont on ne sait avec certitude s'il est l'auteur des oeuvres publiées sous ce nom, nait en 1564. Quand il décède en 1616, Jacques 1er est depuis treize ans sur le trône d'Angleterre [ Jacques Ier (James Stuart ou Stewart ou Seumas Stiubhart en gaélique écossais) (1566-1625), roi d'Angleterre et d'Irlande de 1603 à 1625) ].

Pendant cette période, l'Angleterre, modeste état peu peuplé, assez pauvre, enténébré et mal connu au-dehors, passe au rang de très grande puissance, atteint un degré inouï de prospérité matérielle et allume, dans le domaines des Lettres, des feux éblouissants.

Le trait dominant de l'Angleterre où vit Shakespeare est la coexistence de la brutalité des moeurs avec le raffinement de la culture et aussi son extension. Nombre de courtauds de boutiques, d'artisans, voire de paysans, achètent des livres et les étudient. La traduction de la Bible en "langue vulgaire" a donné aux masses le goût de la lecture ! L'instruction se répand, aussi les petites gens ne sont-ils pas rares qui entendent les allusions historiques et mythologiques. Ainsi s'expliquerait le succès remporté par les pièces shakespeariennes devant un public singulièrement mélangé ! D'une manière générale, le goût est à l'opposé du classicisme.

On a conservé du Moyen-Âge le goût des allégories. Leur symbolisme est encore obscurci par une grande préciosité d'expression. Le style est très tarabiscoté. La mode vestimentaire participe à la truculence générale. Le luxe de l'habillement n'est pas le privilège de la seule aristocratie. Aussi bien les diverses couches de la société anglaise sont-elles moins imperméables les unes aux autres que sur le continent :

a) L'ancienne aristocratie s'est vue en grande partie anéantie par la Guerre des Deux Roses (série de guerres civiles qui ont eu lieu en Angleterre entre la maison royale de Lancastre et la maison royale d'York). Quant à la nouvelle, enrichie par la confiscation des biens des moines, elle n'est ni très hautaine ni très fermée. L'accès à la gentry* est aisé (*nom donné à la bonne société anglaise, et en particulier à la noblesse non titrée qui est de bonne éducation et « a des valeurs »).

b) Au-dessous de classe noble :

- La bourgeoisie : gens de robe longue, chez qui les pièces de Shakespeare trouvent des auditeurs particulièrement avertis.

- Les marchands aisés dont l'ascension est la plus certaine.

- Les moyens propriétaires fonciers qui sont toujours considérés comme "l'épine dorsale du royaume".

c) La grande majorité de la nation qui se compose de la masse aux contours mal définis : des paysans, des artisans, des ouvriers et des gens de la mer.

- Les paysans forment encore les trois-quarts de la population. Dans l'ensemble, ils ne sont pas malheureux. Surtout, la campagne participe à l'allégresse générale de l'époque : le théâtre de Shakespeare est rempli de "ces rustiques, grossiers de manières, mais d'esprit délié et de répartie subtile et prompte".

- Les artisans et les salariés sont nombreux. Pour se faire une idée de leur comportement, il faut encore se reporter à Shakespeare : dans beaucoup de ses oeuvres, il nous rend vivant, sous un déguisement romain ou italien, "ce petit peuple prompt à l'enthousiasme comme à l'abattement et, surtout à Londres, versatile et singulièrement turbulent".

Diverse et bouillonnante, la nation est en même temps profondément religieuse. Les anglais, dans leur ensemble, sont restés de fervents chrétiens.. La très grande majorité accepte la Réforme typiquement britannique qui consiste en une "transaction d'inspiration entre le calvinisme et le catholicisme". Sous le règne d'Elizabeth, les rébellions catholiques sont successivement étouffées, et, quand Jacques 1er accède au trône en 1603, l'Angleterre est sans retour possible acquise à la Réforme. Cependant apparaît l'opposition puritaine contre laquelle Jacques 1er sévira avec brutalité. Il ne réussira qu'à la durcir et à préparer "la révolution politico-religieuse" qui fera tomber la tête de son fils Charles 1er (décapité le 30 janvier 1649). Peut-être le visionnaire Shakespeare a-t-il une prémonition de cette révolution quand il intitule une de ses toutes dernières pièces : "La tempête".

Cependant, il y a une foi qui anime tous les anglais : le patriotisme. À la suite de la dispersion de l'Invincible Armada (défaite du 8 août 1588), on assiste à une véritable explosion de nationalisme. Shakespeare - ses drames historiques en témoignent - n'est pas moins convaincu de la "supériorité de la race". Il dira de l'Angleterre : "Ce nid de cygnes au coeur d'un vaste étang" ! Les anglais sont ivres de fierté et d'orgueil, ce qui semble naturel quand on considère ce que produit le "génie anglais". Ces ivresses, les sujets d'Elizabeth les connaissent toutes : griserie de la puissance, griserie intellectuelle et poétique. Mais après la mort de la reine, elles tendent à se dissiper. Cependant, Shakespeare restera jusqu'au bout "élizabéthain"

Dans la prochaine partie, nous verrons "qui était réellement William Shakespeare".

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 21:02

Je n'avais rien su des évènements tragiques de "vendredi soir" (TV éteinte, ordinateur aussi). Et j'ai bien dormi... Mais le réveil fut brutal samedi matin : en avance sur mon horaire de départ, j'ai été "poussée" à me connecter et j'ai pu lire des publications sur Facebook. J'avoue tristement maintenant que j'ai d'abord cru à un canular, la journée de vendredi 13 novembre s'étant passée sans anicroche... Hélas, il m'a bien fallu me rendre à l'évidence.

J'ai chargé la voiture le coeur lourd, en culpabilisant un peu d'avoir si bien dormi alors que tant de personnes affrontaient cette nuit d'horreur à Paris, et trouvaient la mort pour un grand nombre.

Le trajet pour retrouver ma mère de 90 ans m'a presque paru court tant les pensées tournoyaient dans mon esprit et m'ont accompagnée pendant que je conduisais.


Nous avons toutes les deux regarder TF1 le samedi 14 novembre, de midi à 14 h 30. J'avais fait ses courses le matin en arrivant. J'ai donc profité de sa sieste pour composer un petit texte que vous trouverez ci-après, en hommage aux victimes et à leurs proches.

J'ai composé ce texte sans prétention en ayant une pensée toute particulière pour les familles éplorées et toutes les personnes qui ont perdu un être cher.

Que les blessés survivants à ce massacre puissent se remettre tant physiquement que psychologiquement.

Que les rescapés présents sur les lieux de cette tragédie et témoins de ces atrocités puissent retrouver la paix dans leur coeur et leur esprit.

Je l'ai publié aussi sur Facebook à Lucile Gauchers et sur ma PAGE : Lucile Gauchers Ecriture.

La France endeuillée.
Entendez-vous ces bruyantes clameurs
Provenant des gradins du Stade de France
Où se joue inconscient un match majeur
Entre l'Allemagne et la France ?
Pendant que se déroule l'amicale rencontre
Entre deux nations européennes
Qui mirent fin à la Grande Guerre
En signant l'Armistice du 11 novembre,
Deux jours après cette date anniversaire,
Plusieurs centaines de spectateurs
Réunis dans la joie au Bataclan
Ecoutent avec bonheur un concert.
Soudainement un combat d'un autre genre
Vient semer la mort et la désolation.
Rafales d'armes et fracas d'explosions
Eclatent en plein coeur de Paris,
Ayant pour cibles la salle de spectacle
Et d'autres lieux comme des restaurants
Où, le vendredi soir, ce n'est pas la débâcle
Mais le rassemblement habituel d'étudiants,
D'adeptes du sport et d'amoureux de la musique.
Toute une population parisienne
Se retrouve pour vivre les heures épiques
D'une nouvelle amitié qu'elle a fait sienne.
Un vendredi 13, jour d'incroyable chance
Pour certains et jour de terrible malheur
Pour d'autres, quand, dans l'indifférente balance
Retentissent des rires, mais surtout des pleurs.
Entendez-vous la France endeuillée ?
À Lyon, Samedi 14 novembre 2015.
Lucile Gauchers.

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 14:58

Deuxième roman publié chez EDILIVRE.

Résumé :

Philippe est âgé de près de quatre-vingts ans lorsqu'il est brutalement victime d'un accident vasculaire cérébral. De lourdes séquelles vont le rendre très dépendant.

Cependant, son état a priori terrible va en fait le libérer d'un joug moral et social qui lui a pesé sa vie durant. En effet, son inactivité physique va lui permettre de se repasser le film de sa vie en se plongeant dans ses souvenirs en toute liberté et en faisant revivre par la pensée une grande histoire d'amour.

Ce roman foisonne de regards sur la société au travers des souvenirs et des pensées de Philippe et relate, dans la première partie, l'histoire d'un homme profondément humain - avec ses qualités et ses défauts - face à son destin et à des choix plus subis que voulus. Elle est porteuse d'espérance, car Philippe, au lieu de se lamenter sur son sort, nous emmène dans son voyage intérieur.

Dans la deuxième partie, Adeline et Laure, les deux femmes de la vie de Philippe - qui ne se connaissent pas -, nous livrent leur propre ressenti face à des évènements communs. Malgré des situations dramatiques, elles sont toutes les deux attachantes, chacune à sa manière.

Si vous voulez en savoir davantage, commandez-le directement sur le site d'Edilvre ou auprès d'Amazon.

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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 20:57

Ce roman intimiste se présente sous la forme d'une correspondance à sens unique, mais quelques éléments de réponse sont indiqués en rappel ou citation. Je n'ai pas créé de personnages (certains lieux et les prénoms/noms sont désignés par initiales ou lien), ni de situations fictives, sauf quelques-unes pour la cohérence.

Je suis partie de notes prises entre 1981 et 1985 (jusqu'à mon départ pour Avignon), et l'histoire d'amour développée m'a permis d'exprimer des pensées liées aux situations et d'utiliser quelques citations appropriées, connues ou non.

Je devrais écrire des scenarii : à force de lire et relire pour tout vérifier (chronologie, cohérence, orthographe etc.), j'avais vraiment l'impression de "dérouler un film". J'ai versé quelques larmes aussi, car pas mal de personnes (non nommées) sont DCD entre 1987 et 2011. Mon éditeur Edilivre m'avait proposé deux classements : roman psychologique ou roman de société. J'ai préféré psychologique, car c'est l'aspect que je mets le plus en évidence même si j'utilise des faits de société (du siècle dernier - années 80). Finalement, paru le 30 octobre 2015, mon ouvrage a été classé à "roman sentimental". Vous connaissez beaucoup de situations sans la présence de sentiments et d'émotions ?

Les lecteurs qui connaissent : "Destins - au-delà des apparences", verront une corrélation psychologique entre les deux romans. À croire que le personnage principal de "Destins..." me poursuit, comme un rôle peut "poursuivre" un acteur ou une actrice !

Mais ne dit-on pas que les auteurs puisent dans leur vécu, dans leur mémoire, dans leurs ressentis propres l'inspiration pour écrire une histoire ? Par association d'idées, nous utilisons des faits qui se rappellent à nous et qui s'adaptent à nos personnages.

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 21:32

Parmi tous les amateurs de pêche, les pêcheurs à la mouche seraient les plus passionnés. Ils sont capables de consentir de gros sacrifices pour assouvir leur passion, comme par exemple, faire plusieurs centaines de kilomètres pour pêcher dans une bonne rivière pendant seulement quelques heures ou pour se mesurer à un poisson particulier tel que l'ombre commun.

Quand le poisson saisit les insectes à la surface de l'eau, on dit qu'il gobe. Le pêcheur propose au poisson qui se nourrit d'insectes la mouche artificielle flottante appelée "mouche sèche" par opposition à la "mouche noyée".

Pêcher à la mouche, c'est par excellence pêcher sportivement : il faut se déplacer et observer ; le matériel est fin et léger, et son usage demande habitude et précision. Il s'agit donc d'une activité complète en même temps que ludique, une "chasse aux poissons" qu'il faut comprendre comme un jeu, puisque, en dernier ressort, le but du pêcheur à la mouche consiste à tromper le poisson au moyen d'un assemblage de plumes et de poils - la mouche artificielle - qu'il faut leur faire accepter comme si elle était une véritable mouche naturelle. C'est là que réside tout l'art du pêcheur à la mouche !

La pêche à la mouche est très ancienne. En effet, le premier usage connu des mouches artificielles remonte au tout début de l'ère chrétienne, loin d'être apparu il y a seulement quelques décennies.

Raison de plus aux amateurs de pêche pour s'y mettre et découvrir ainsi des joies et une passion qu'aucune autre pêche ne peut offrir avec autant de force ! Mais attention, une fois qu'on y a goûté, il paraît que l'on ne peut plus s'en passer tant elle est source de plaisir.

Le matériel nécessaire à la pratique de la pêche à la mouche est le suivant : la canne, le moulinet, du fil de soie et les mouches artificielles.

  1. La canne : pièce maîtresse de l'équipement des pêcheurs à la mouche, elle doit faire l'objet de tous leurs soins, tout autant lors de son choix que plus tard, pendant la pêche, ou lors de son rangement, car elle est très fragile. Faite généralement en fibre de verre, elle doit être flexible et légère.
  2. Le moulinet : s'il est une pièce maîtresse de l'équipement de la pêche au lancer, le moulinet est davantage un accessoire pour la pêche à la mouche, non pas qu'il soit facultatif - il est bien sûr indispensable -, mais son choix est libre. Il en existe plusieurs sortes ; le moulinet peut être manuel, semi-automatique ou automatique.
  3. les touches : Les pêcheurs à la mouche n'utilisent pas les insectes - trop fragiles - et leur préfèrent les mouches artificielles composées de matériaux tels que fils, plumes, poils, matières synthétiques, qui imitent parfaitement les mouches naturelles. Il en existe trois sortes :
  • les mouches dites noyées, plus lourdes, qui se déplacent entre deux eaux
  • les mouches appelées "nymphes", qui émergent à la surface de l'eau
  • enfin, les mouches sèches, les plus légères, qui flottent à la surface de l'eau.

Le pêcheur à la mouche est très écologique : il respecte la nature et s'efforce de protéger l'environnement. Il ne pêche pas toujours dans le but de rapporter ses prises. Pour lui, ce type de pêche est un sport qu'il pratique avec passion, une lutte contre le poisson qu'il aura leurré avec ses mouches artificielles. Souvent, lorsqu'il aura enfin réussi à l'attraper, il le relâchera en retirant délicatement l'hameçon.

BONNE PÊCHE...

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